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HY: CA NE SAURAIT TARDER...
Dimanche 24 avril:
Depuis la dernière intervention, Christian a fouiné et a réussi à trouver une nouvelle boite de vitesse, en état, à un prix très abordable.
En compagnie d'Olivier, il se fixe comme objectifs, en ce dimanche pascal, de démonter la boite défectueuse et remonter la nouvelle en n'ignorant pas que la dépose complète du moteur s'impose. Le travail de ce dimanche se traduit donc par la préparation de cette mise à terre pour laquelle il faut parfois adopter des positions acrobatiques afin d'accéder à tel ou tel boulon mal placé. Il en faut cependant plus pour décourager nos deux mécaniciens.
Lundi 25 avril:
Le travail effectué la veille ne s'est pas avéré inutile: le moteur est maintenant prêt à sortir de son emplacement. Compte tenu de sa taille et de son poids, ils ne saurait être question de travailler avec une ou deux chèvres de supermarché... Olivier profite donc de son tissu relationnel étendu et parvient à se faire prêter un chariot élévateur qui facilitera bien les choses en évitant tout effort musculaire. Avec cet engin, seul, le matin, il dépose ce sacré moteur: soudain le HY change de look. Il est certain que dans son état actuel, il ne peut prendre la route.
Profitant de cette situation, Olivier fait subir au moteur un lessivage en profondeur qui le rend presque étincelant.
Dès 14h, Christian, de blanc chemisé, est présent sur le chantier, non sans une certaine anxiété. En attendant quelques minutes Olivier et Jean Louis, il affirme que sa "sérénité habituelle" ne reviendra que lorsque le moteur sera remonté.
Les trois "techniciens" opèrent calmement au démontage de la boite de vitesse défectueuse et constatent effectivement que les pignons sont usés presque jusqu'à la corde... Ils en profitent alors pour "ausculter" l'embrayage qui fait montre d'un état de santé satisfaisant: un nettoyage minutieux rallongera sa durée de vie. Les trois hommes travaillent en parfaite association et dans la bonne humeur, laquelle se traduit par quelques plaisanteries truculentes... témoignages, si nécessaire, de leur aisance dans leur tâche.
L'embrayage est remonté: il s'agit maintenant d'accoupler la nouvelle boite de vitesse au bloc moteur, besogne à priori
facile mais demandant cependant une certaine dextérité, qualité dont ne manquent pas les trois personnages. Seuls deux essais suffisent pour la positionner correctement.
Après boulonnage, le chariot élévateur entre de nouveau en action pour repositionner le moteur dans son logement. Olivier "pilote" tandis que se deux compagnons le guident: "avance", "recule", "un peu plus haut", "un peu plus bas"... Olivier est concentré; Christian et Jean Louis ont l'oeil partout.
Cette opération combien sensible demande plus d'une demi-heure. Menée sans problème majeur, elle se termine par une dégustation d'un jus de houblon bien frais, bienvenu à cette heure.
Il ne s'agit plus maintenant que de re-boulonner et de remettre en place quelques accessoires démontés la veille. Olivier se met au travail. Christian dont la chemise a perdu un peu de sa blancheur initiale, se décontracte. Le HY re-motorisé reprend de la gueule!
Avant 20 heures, le HY ronfle de nouveau: les premiers
essais sont concluants. Le contrôle technique se profile à l'horizon!
VERS TARBES ET LE CHÂTEAU DE MAUVEZIN
17 avril?
Depuis longtemps cette date est gravée sur le calendrier des chaumières de nombreux 32 deuchistes. En effet, depuis la ronde des crèches, les bolides n'ont pas roulé: aussi, est-il temps de leur faire prendre l'air et d'attaquer la saison des balades.
Pour cette sortie, conformément au calendrier prévisionnel,
les titines doivent nous amener outre-Gers. Aujourd'hui les 135/15 vont tâter le bitume "haut-pyrénéen".
Le lieu de rendez-vous, pour un départ groupé à 8h30, est fixé sur les allées de Lagarrasic à Auch: vingt et un équipages répondent présent parmi lesquels Jacques et Nicole qui, aujourd'hui, sortent pour la première fois, avec leur magnifique Charleston made in England!
Alors que certains n'ont pas encore avalé l'arabica offert par le Président, Pierre-Yves, sans porte-voix (mais en a t-il vraiment besoin?) donne quelques consignes de route et précise les axes que nous allons emprunter. Il distribue parcimonieusement quelques talkies- walkies qui permettront de distiller de l'information au meneur de tête. A l'usage ces "téléphones" s'avèreront particulièrement utiles pour les pipelettes...
A 9h précises, les équipages rejoignent leur carrosse respectif et les turbines commencent à turbiner à 50 km/heure pour sortir de la ville par la N21. Le convoi s'étale sur plus de 2km. Coloré à souhait, il ravive le vert de la campagne pour l'instant encore gersoise. A hauteur de Lasseran, village d'adoption sentimentale de l'un des nôtres, les conducteurs, machinalement, ralentissent devant la machine à photographier...
A Mirande, nous évitons le centre-ville et prenons la direction de Tarbes en empruntant la D 939 qui nous conduit à Trie sur Baïse, distante d'une vingtaine de kilomètres. Nous rentrons alors dans les Hautes Pyrénées. Les 2CV serpentent sous un soleil qui se veut de plus en plus ardent. Sous ce ciel bleu, les 32 deuchistes voient maintenant la vie en rose...
Aprés Trie, nous parvenons d'abord à Séméac puis
à Aureilhan, porte tarbaise. Ici la circulation s'intensifie, les odeurs campagnardes disparaissent au profit de relents typiquement urbains. Nous entrons précautionneusement à Tarbes, empruntons
le boulevard Kennedy pour atteindre la parc des expositions où se tient la 27ème bourse d'échanges organisée par l'EOB (l'Embiellage d'Or Bigourdan). Ici, grâce à Daniel qui connaît
parfaitement les lieux, nous accédons au parking des voitures de collection et posons pied à terre. A vrai dire, les femmes ne semblent pas particulièrement ravies de se retrouver dans cet
univers masculin... Avant que la gent féminine ne se sépare des mâles, certaines "chéries" ne manquent pas de donner à leur homme quelques recommandations quant à d'éventuelles dépenses
outrancières et malvenues en ces temps si difficiles...
La visite de cette bourse s'avère intéressante: en effet elle regroupe plus de 250 exposants qui vendent des pièces
neuves, des pièces d'occasion, mais aussi de véritables reliques, des miniatures, des fringues, etc. Parallèlement elle propose une exposition de véhicules de collection qui ne peuvent laisser
personne indifférent.
C'est par ailleurs ici l'occasion d'utiliser toutes les compétences d'orateur de Jean Louis. C'est à lui que revient l'honneur de discuter un éventuel remboursement de maître-cylindre... Sans posséder tous les éléments en main, le bougre s'en tire bien, et même, mieux que bien!
A 12h 30, nul ne manque à l'appel. Le 32 Deuche Club quitte la bourse d'échanges et se lance après un tour de
rond-point gracieusement offert par Pierre-Yves, à la recherche de la D935 qui conduit à Momère. C'est dans ce haut lieu de 589 habitants et à une altitude de 366m que les 2cv tourneront à gauche
pour prendre la D16 avant d'aborder la D119 sur laquelle se situe l'aire de pique-nique trouvée par hasard, et ce, malgré une sérieuse reconnaissance "vice-présidentielle" de cette route plus
souvent empruntée par des tracteurs que par des guimbardes.
L'espace est idéal: à l'ombre de quelques feuillus, tables et chaises se
déplient, paniers et glacières jaillissent des coffres tandis que les verres s'entrechoquent au moment du traditionnel "à la votre" arrosé de quelques gouttes plus ou moins vinées. La tradition
française étant respectée, les mandibules peuvent entrer en action! Pas un visage n'affecte la mélancolie!
Les moteurs vrombissent de nouveau à 15h. Il convient maintenant de rejoindre le château de Mauvezin, petite résidence secondaire du Sieur Gaston III dit Fébus (ou Phébus, ou Paebus) résidence qu'il acquit en 1379 et qu'il transforma en forteresse inexpugnable grâce à sa situation stratégique et à quelques menus travaux tels que la construction d'un donjon (37m) et la surélévation "super-bétonnée" des remparts existants déjà...
Il serait impensable de visiter ce palace dans un ordre dispersé. C'est la raison pour laquelle le Vice-président tente de rassembler ses ouailles... Son efficacité en la matière dénote une pédagogie perfectible... C'est un peu le bordel...
C'est donc dans la bonne humeur que la visite commence avec, d'entrée, près d'une meurtrière, la présence d'un Gaston Fébus plus vrai que nature, en pleine cogitation, sur des latrines d'époque.
Il n'en faut pas plus pour que les plaisanteries
fusent au grand dam de quelques moralistes austères, rigides et puritains... Qu'importe! le deuchiste est de sortie: dans un château fort, les bouffonneries lui sont autorisées!
A l'issue d'une visite très instructive, il y a lieu de regretter que Gaston n'ait pas envisagé l'installation d'ascenseur(s). Les escaliers raides et étroits ont laissé des traces sur le mollets de coq de quelques deuchistes...
Vers 17h, les 2CV demandent à rejoindre leur garage. Empruntant encore quelques routes pyrénéennes, elles s'octroient un arrêt "essence" avant de se séparer... Les toulousaines rejoignent la Haute-Garonne, les autres prennent la direction du Gers. Pour ces dernières, la dislocation se fait à Seissan où, les 32 deuchistes non attendus par les enfants, s'accordent une dernière pause, histoire de partager encore un bon moment autour d'une menthe à l'eau ou d'un autre breuvage.
HY: ON VA Y ARRIVER!
Samedi 27 mars:
Aujourd'hui, ce devrait être le grand jour: celui des premiers essais... Or, force est de constater que le maître-cylindre ne fonctionne toujours pas... Pas de désolation cependant!
Il est décidé, sur le champ, d'acquérir un maître-cylindre neuf. Christian se charge de l'affaire... mais en attendant, un récapitulatif de tous les travaux effectués depuis l'achat de la camionnette s'impose. Cet inventaire comprend:
- le changement du radiateur et des durits,
- le changement de la courroie d'alternateur,
- le changement de tous les filtres,
- les vidanges,
- le changement des phares,
- la vérification du circuit électrique,
- le démontage des tambours et la réfection des cylindres de roue,
- le nettoyage des tambours et des garnitures,
- le démontage et le changement du roulement de bras gauche,
- le démontage et le changement du cardan avant droit,
- le nettoyage de toutes les canalisations de liquide de frein avec de l'alcool à brûler.
- le démontage, le nettoyage et la mise en peinture du réservoir,
et ce n'est pas fini...
Samedi 2 avril:
Le maître-cylindre commandé n'est pas encore arrivé: ce n'est pas une raison suffisante pour musarder autour de la bête. "Les mécanos du samedi" adoptent la position horizontale pour s'attaquer au dessous du HY. Ils enlèvent la rouille apparaissant sur les planchers et les longerons puis traitent ces mêmes parties ainsi que les dessous d'ailes avec du "rustol", du noir à châssis et y pulvérisent de l'antigravillonnant. Le résultat de ces opérations change déjà l'allure du véhicule.
Parallèlement, Olivier, profitant des ses
installations professionnelles, peint les roues. Contrairement à la "Royale" où peinture sur crasse est synonyme de propreté, il les a bien grattées et nettoyées avant de leur donner de la
couleur!
Samedi 9 avril:
Le nouveau maître-cylindre est enfin arrivé. Christian et Patrick remontent sans tarder cet organe essentiel pendant que Claude remonte le réservoir. Il y a comme une espèce d'euphorie dans l'air: le contrôle technique se précise. Personne n'en cause mais tout le monde a en tête cette date fatidique du 17 avril... Est-ce que le HY ira à Tarbes? Pour l'instant, rien n'est moins sûr...
Après qu'Olivier ait rechaussé le véhicule et l'ait mis à terre, les techniciens règlent le système de freinage: trois
tours de clé à gauche, un tour à droite, quatre tours de roue: l'affaire semble dans le sac... Dans quelques minutes, le "monstre" va rouler! Il a bien démarré; au ralenti, il chauffe
lentement...
Christian au volant, Claude prend spontanément les
fonctions de chef de bord. Le reste du personnel fait partie du chargement...
Il est un peu moins de 17 heures lorsque le HY
franchit la porte du garage: les essais commencent! "Y a d'la joie"... A vrai dire, l'engin commence à prendre de la gueule!
Au sortir de la propriété miradesque, première, démarrage en trombe, trombe relative, puis premier essai des freins qui
propulse le Président debout à l'arrière du véhicule, non pas à terre, mais sur le trône... En quelque sorte, une inauguration mouvementée...
La séance continue: première, première, toujours première... la seconde ne veut pas passer. Christian essaie de la trouver... il la trouve. Re-première, seconde accompagnée d'un fort craquement... troisième non moins bruyante, gros freinage: la bête prend la position du crabe. A priori le réglage des freins n'est pas complètement réalisé... en fait il suffit de donner encore quelques tours de clé...
Par contre, la boite à vitesse chagrine. Le conducteur et son chef de bord décident de rentrer au bercail. Après quelques tours de roue le HY rejoint son emplacement initial.
Verdict? la boite semble bien fatiguée... Qu'à cela ne tienne! La journée du dimanche 10 avril sera utilement occupée...
