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LE 32 DEUCHE CLUB

RONDE DES LAVOIRS (23/04/23)

26 Avril 2023 , Rédigé par Le 32 Deuche Club

             Très impliqués dans la vie du club, Olivier et Céline, les tourtereaux, avaient de longue date songé à cette ronde des lavoirs. Aussi, lorsqu'ils la proposèrent, leur idée fut accueillie avec enthousiasme, d'autant que découvrir des lieux  singuliers  reste toujours un réel plaisir pour les 32 deuchistes.

             Le rendez-vous est fixé à Saint-Clar, cité autour de laquelle les 2cv vont tourner dans le sens horlogique. Cependant, avant de rendre compte de cette agréable journée, il convient de faire un petit historique des lavoirs.

            A l'origine, la mère Denis et ses acolytes faisaient la lessive familiale au bord de la rivière. Conscients de la pénibilité de la tâche,  quelques bien-pensants, soucieux d'améliorer le sort de la maîtresse de maison,  envisagent alors la construction de lavoirs. Nous sommes  à la fin du XVIIIème siècle. Par contre ce n'est que le 3 février 1851 que le Sieur Louis-Napoléon Bonaparte,  Loulou pour quelques intimes, dans un incommensurable geste de bonté, accorde "spontanément" aux villages un crédit de 30% pour la construction de ces édifices "aquatiques".

            Naturellement, après les lavoirs apparaissent les lavandières, celles-ci ne résidant pas forcément qu'au Portugal. Pour elles, ces installations apportent une nette amélioration des conditions de travail et constituent un point de rencontre où les langues peuvent se délier, où les potins du village vont bon train, bref un coin où les légitimes, maîtresses et amantes se côtoient pour bavarder, jaser, papoter, palabrer, jacasser... Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'accès des hommes aux lavoirs est interdit, de même que celui des enfants, dans la mesure où ils peuvent être gardés.

           Puis, vers 1900, apparaissent les premières machines à laver. Au grand dam des bavardes, le charme des lavoirs disparait... et la femme, moins harassée, peut claironner au foyer, ce qui incite parfois son homme à s'en échapper pour aller ragoter à l'estaminet du coin...

           Pour mémoire, il convient de savoir que la France possède environ 10000 lavoirs et qu'il en existe 132 dans le Gers.

           Donc, pour cette première balade "printanière", le rendez-vous est fixé à Saint-Clar, plus précisément au stade de rugby. Ici, 27 équipages, dont 2 montalbanais  se retrouvent dans la bonne humeur, conformément aux recommandations de Céline. Pour ne pas faillir à la tradition, Olivier propose le caoua toujours apprécié, tant il est fait avec amour!

 

            Les dernières retrouvailles ayant eu lieu lors de l'assemblée générale, les deuchistes ont nombre de propos à échanger et ici d'observer que les "bourgeoises" conversent  beaucoup plus que les gaillards... Ainsi est faite la nature humaine!

         Après un strict respect du quart d'heure gascon, après un énergique mais sympathique  rappel à l'ordre du président, après que les "menteuses" se soient enfin tues, Olivier prend la parole afin de donner quelques consignes de route et donne le signal de départ aux 14 premières voitures. Les 13 autres, en suivant Pascal le nouveau "pépé" du club, partiront 10 minutes plus tard.

          Les voitures démarrent. Quelques légers gaz deuchistes embaument l'atmosphère avant de se diluer rapidement dans un ciel grisonnant.

           Ce n'est que quelques kilomètres plus loin que les promeneurs du jour découvrent le lavoir de Aurenque, hameau situé dans la commune de Castelnau d'Arbieu. Ce lavoir puise son eau dans le ruisseau des Canères lui même coulant à quelques mètres du couvent des moines de Saint-Antoine, gîte de 14 moines capucins, avides de capucines... Ils ne sont pas cloitrés.

            Le cortège compte maintenant 28 équipages puisque, entre temps, Philippe et Monique, les paulhacais, ont rejoint!

            Quelques minutes après ce premier arrêt, à quelques encablures, les deuchistes garent les carrosses. Et tandis que Shipy garde les voitures, en contrebas du château, les deuchistes découvrent le magnifique lavoir de l'Isle Bouzon, construit en 1853 et brillamment restauré en 2009. En 2010 ce lavoir a reçu le prix du patrimoine de la société archéologique (prix Messimy).

          Malgré le côté agréable du site, il convient de continuer la route pour rejoindre Mauroux.

         Situé à l'entrée du village, dans un écrin de verdure, ce lavoir possède deux parties bien distinctes, à savoir un abreuvoir et le lavoir proprement dit,  en forme de cercle, alimenté précisément par le trop-plein  du "troquet" des animaux.

          En arrivant sur ce lieu, Spirou, le verdunois du club, s'est fait une petite frayeur. En effet, au moment où il allait se garer,  sa "vieille" a émis un bruit bizarre. Pas d'affolement, tout est bien qui finit bien... La "chiotte" redémarre sans problème!

 

             Le temps passe et les tirelires à langoustes commencent à crier famine. C'est à Tournecoupe, sous la halle du village, qu'elles se tairont . C'est à Tournecoupe que le pique nique est prévu, mais avant de se poser à table, il convient de vider les vessies dans le lieu "pro-pisse". Et, pendant que certains assiègent les toilettes, d'autres, plus étanches, dressent le couvert...

           Ici, le deuchiste considère que la visite du lavoir peut attendre. Il importe d'abord de satisfaire les estomacs et, quand il s'agit de becqueter, le deuchiste respecte toutes les étapes, ou presque...

            A l'issue de ce festin plantureux, tables et chaises sont repliées et la visite du village débute par la découverte de l'ancienne poste sur laquelle les "grosses têtes" des bâtiments de France, les cérébraux, les irréfragables se sont laissés aller... A vrai dire, leurs élucubrations ne satisfont pas l’œil du visiteur tant le rendu parait incompréhensible et quelque peu extravagant. Quel contraste avec les charmantes maisons voisines! 

             Le lavoir, situé sous les murailles du village, construit en 1823, se compose d'une fontaine semi-troglodyte, d'un abreuvoir et d'un "bac à linge" couvert sur deux de ses côtés. L'ensemble pourrait avoir fière allure s'il était entretenu...

 

            A Monfort, les ennuis commencent pour la "vieille" de Mathieu et l'Acadeuche de votre serviteur. La première connait des problèmes d'arrivée d'essence vite solutionnés après un sérieux nettoyage d'un gicleur. Quant à l'Acadeuche, elle subit un froissement de tôle...En voulant se garer, le pied du conducteur dérape sur l'accélérateur et la voiture de percuter un mur qui aurait mieux fait de ne pas boucher l'axe de circulation du véhicule... Ces deux incidents ne mettent pas un frein à la suite de la visite des lavoirs.

          En longeant le rempart du village, côté nord, le visiteur découvre l'imposant lavoir rectangulaire datant de 1856. Positionné au bord de l'Arratz, dans un site bucolique, le touriste est cependant plus attiré par les pêcheurs à la recherche de fretins suicidés que par le lavoir proprement dit. L'emplacement incite au farniente et au bavardage...

           Il reste encore trois lavoirs à découvrir, à savoir ceux de Homps, Solomiac et Maubec. Mais l'acadeuchiste, vexé tout de même d'avoir endommagé son bicylindre, se trouve confronté à un autre souci qui ne lui permet pas de rendre compte entièrement de cette sortie. En effet, la batterie de son appareil photo montre des signes de faiblesse. Aussi, pour en savoir un peu plus sur ces lavoirs, il conseille à ses lecteurs indulgents de se diriger vers Wikipédia, l'encyclopédie universelle à qui rien n'échappe.

         A Maubec, les deuchistes se séparent en emportant certainement le souvenir d'une excellente journée au cours de laquelle la déesse "Keltemps" a su rester discrète. La réussite de cette balade repose sur les frêles épaules de Céline et celles plus vigoureuses d'Olivier. Qu'ils soient ici remerciés pour leur disponibilité, leur travail et leurs éternels sourires.

         Il y a lieu d'espérer que les nouveaux adhérents ont remarqué l'esprit convivial du club. Si c'est le cas, ils sont attendus pour la prochaine sortie, le 28 mai, du côté de Simorre.

                                                                                Rédaction: J & T