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LE 32 DEUCHE CLUB

automobiles

LE TOUR DE CORSE EN BICYLINDRE

15 Juin 2010 , Rédigé par Lumaga Publié dans #Automobiles

 

PREAMBULE  

14 équipages ont effectué la traversée de la Méditerranée pour se rendre en Corse. A la suite de la deuxième étape, comme convenu dès le départ, le groupe s'est séparé. La première moitié a décidé de ne rester que huit jours sur place et de se cantonner dans la partie "nord ouest"de la Haute Corse.

La deuxième moitié a effectué le tour complet de l'île. Ce document comportant deux articles se propose de rendre compte des journées communes en Haute Corse et du voyage du 2ème groupe.


 

                                              -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

 

1ère étape: TOULON - ST FLORENT

 

         Nonobstant les tracas dus à un joint spi fantasque, nonobstant les caprices d'un démarreur récalcitrant, malgré les soucis d'une durit poreuse, malgré certaines sautes d'humeur malvenues ce jour là, les quatorze équipages du  32 Deuche Club "volontaires" pour l'île de beauté ont rendez-vous ce dimanche 16 mai, à vingt deux heures sur les quais du port de Toulon. C'est de là que le grand bateau jaune doit les mener à Bastia, véritable point de départ du périple.    Mont1

          L'engagement est tenu: nos quatorze bicylindres se retrouvent sur l'embarcadère, à l'heure convenue. Sur les quais encombrés, les quatorze 2cv et dérivés, presque parfaitement alignés, attirent le regard des touristes surpris de rencontrer un tel cortège si coloré.

          Le bateau a plus d'une heure de retard: c'est l'occasion idéale pour converser,  se remémorer les péripéties d'un trajet semé de quelques embûches et calmer les esprits pour entamer le voyage dans d'excellentes conditions.  Avec soulagement, fatigués par une rude journée, vers 23 heures nous assistons à l'arrivée majestueuse du Méga Express 5 que nous devons emprunter. Il accoste sans encombre à bâbord de l'un de ses "frères".

          Après que le bâtiment ait été déchargé en peu de temps, au volant de nos carrosses, nous découvrons les entrailles de la bête, surpris qu'un tel engin flottant puisse ingurgiter autant de véhicules de toutes sortes. Voitures garées, nous ne traînons pas dans les cales et accédons aux ponts supérieurs afin de rejoindre les bannettes dans les délais les plus brefs.

32DC09.0170          En véritable "chefs de bande", Jacques et Guy, documents administratifs en main, s'enquièrent de la situation géographique des cabines. Nous logeons sur le pont 7 qui, s'il présente l'avantage de ne pas se situer loin des garages, a pour inconvénient d'encaisser tous les bruits des moteurs... Il faudra un dur sommeil pour que les paupières parviennent à se fermer.

          Nous quittons Toulon à une heure du matin. Roulis et tangages ne sont pas de sortie ce soir! Cependant, partant du principe élémentaire "qu'il vaut mieux prévenir que guérir", quelques phénomènes ont déjà avalé un ou deux cachets, peut-être des placébos ,pour neutraliser, dans leur petite tête, ces mouvements ondulatoires plus ou moins perturbants.

          Dès six heures du matin, les yeux encore embués,  nous quittons la position horizontale: la toilette est succincte. Copieux petit déjeuner avalé, nous découvrons alors les côtes du Cap Corse qu'il faut contourner: il  reste encore presque deux heures de voyage sur une mer calme et sous un ciel limpide.

        Nous accostons à Bastia à 9h 15. Guylène et Véronique descendent du bateau à pied afin de graver sur la "pellicule" les 2cv sortant du ventre du monstre. Tour à tour nous mettons "roues à terre" sur le sol corse, et, conformément aux consignes de Jacques, nous nous regroupons sur le port. Le "raid Corse" débute enfin.  Pour les participants, cet instant était attendu depuis plus d'un an.

32DC09.057332DC09.0175           La revue d'effectif passée, Jacques nous entraîne alors vers le centre ville. Nos braves titines trouvent refuge dans le parking souterrain de la place Saint-Nicolas, une des plus grandes places de France. Le groupe se scinde: les uns s'assoient à la terrasse d'un bistrot, les autres, en mission de tourisme, partent à la découverte des secrets de la ville: ils quittent la statue de marbre de Napoléon, le kiosque à musique pour aller découvrir tous les charmes du vieux port, à proximité immédiate de l'église Saint Jean Baptiste, érigée au XVIIème siècle et dont on dit que ce serait la plus grande église de Corse.

Mont2.jpg           A l'issue de ce premier aperçu de la ville, nous quittons Bastia par la route du défilé de Lancone pour atteindre, vers midi, le Nébbio, et plus particulièrement le col de San Stéfano, rendez-vous incontournable des cyclistes. Les 2 cv gravissent sans peine leurs premières pentes corses: elles en verront d'autres!

          Au milieu de ce paysage entre ciel et mer,  gâché cependant par des constructions manquant singulièrement de cachet, personne ne peut ici rester insensible à la stèle rappelant les combats menés dans ce col en 1943, dans le cadre de la libération de la ville de Bastia.

32DC09.0190         Les moteurs encore chauds, nous attaquons la descente. Nous traversons rapidement Saint-Florent en ignorant sa magnifique baie et rejoignons , à l'est, la commune de Patrimonio où le déjeuner est commandé au restaurant U Scontru. L'accueil qui nous est réservé est aussi excellent que le repas proprement dit. Nous découvrons presque simultanément la charcuterie corse dont la réputation n'est plus à faire ainsi que le charme de l'accent typiquement local des serveuses.

          Ventre plein, nous nous séparons temporairement afin de prendre en compte qui son chalet, qui sa chambre d'hôtel et nous nous retrouvons pour aller à Murato, découvrir l'église Saint Michel. Nous sommes tous logés à Saint-Florent: les uns au camping "les pinèdes", les autres à l'hôtel U Liamone.

          La légende veut que cette église ait été construite par des anges en une nuit. Si cette légende s'avère réelle, les anges en question ont fait preuve de goût en choisissant son lieu d'implantation, mais aussi les matériaux. En effet, ce charmant édifice est construit à partir de serpentine du Bévinco de couleur verte et de pierres calcaires de Saint-Florent de couleur blanche.

          Quelques touristes semblent surpris par nos titines: Fabienne dévoile tous les secrets du 32 Deuche Club aux motards de passage.Mont3           En fin d'après-midi, il convient de redescendre vers la plaine, vers la plage de Saint-Florent où les plus téméraires n'hésitent pas à se mettre à l'eau.

          Cette première journée Corse est bien remplie. Il est temps de se poser.

Avec plaisir, nous découvrons plus précisément le confort de l'hôtel dont la vue sur la mer n'échappe à personne. Ici encore, l'accueil s'avère plus que sympathique. Le dîner prouve les talents de la cuisinière. Le sourire et la disponibilité de la serveuse, l'amabilité du patron incitent à recommander cet établissement.

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2ème étape: ST FLORENT  -  ST FLORENT  (Via le CAP CORSE)

 

          Après une  nuit réparatrice et un petit-déjeuner convivial, pendant que les dames mettent une dernière légère touche au maquillage quotidien, les hommes s'occupent de leur monture car ils savent que nous allons effectuer aujourd'hui une des plus longues étapes du circuit. Niveau d'huile contrôlé, il faut faire le plein de carburant à la station service située à proximité immédiate de l'hôtel. Notre ami Claude se pose tout de même la question de savoir comment il pourrait récupérer la triste Méhari qui traîne dans cette station.

32DC09.0211          Nous avons rendez-vous avec les "chalétistes" à 10 heures pétantes. En les attendant, nous alignons nos véhicules le long de la D81, en direction du Cap. Il fait beau, le temps est idéal.

         Un bref bonjour et les quatorze équipages prennent la route en direction de Nonza. La montagne sur le côté droit de la chaussée, la mer sur le côté gauche, les paysages  magnifiques imposent parfois des arrêts pour mieux les contempler. Les Canon, Nikon et autres Mamya crépitent: le sac à souvenirs se remplit!

        Malheureusement, nous ne pouvons nous arrêter à Nonza et ne faisons que passer devant le perron de l'église Santa Giulia. Village perché sur une hauteur surplombant la mer, Nonza ne peut recevoir simultanément des cars de touristes et quatorze 2CV. Nous faisons donc une halte quelques kilomètres plus loin et décidons de constituer trois groupes de véhicules roulant à une dizaine de minutes l'un de l'autre.

32DC09.022232DC09.0223         Après un très bref arrêt à l'ancienne mine d'amiante de Canari, mine peu attirante, nous parvenons à Centuri vers les 12h 45. Ce port, entouré de maisons anciennes aux toits de lauze et de rues  pavées est "surveillé" par la tour génoise ronde qui le domine.

          Les restaurants sont pleins: assurément, on mange ici du poisson.

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          Vers 13h, nous nous mettons en quête d'un coin tranquille afin de pique-niquer et trouvons notre bonheur au bas du moulin de Mattei. Nous sommes au col de la Serra, à 365 m d'altitude.

          Malgré le vent, nous nous installons confortablement sur un espace protégé. Nous partageons les restes des pique-niques précédents, restes largement suffisants pour calmer notre appétit.

          A 14h 30, nous reprenons nos chères deuches qui nous mènent cette fois à Macinaggio, sur la côte est du Cap. Chemin faisant, nous nous accordons un instant pour regarder l'île de la Giraglia, "posée" à l'extrême nord de la Corse, à une distance d'environ un mille du village de Barcaggio où nous avions prévu de manger.

          A Macinaggio, telles des abeilles sur un pot de miel, les dames se ruent vers les magasins de souvenirs et ne peuvent s'empêcher de faire quelques emplettes dans le cas où ils n'existerait pas d'autres boutiques de ce type dans le reste de la Corse... Les hommes, plus cool, s'accordent une pause terrasse tout en contemplant le spectacle de la rue et du port de plaisance. Après les achats, les dames les rejoignent, et Eva, notre trésorière en chef, se fend de quelques euros...

          Subitement, le groupe "un", décide de quitter les lieux, mais quel n'est pas notre étonnement, quelques instants après, de constater le retour en trombe de la "verte et blanche". Dans la précipitation, aurait-elle oublié un passager?... Nous ne le saurons jamais!

32DC09.0245           L'incident clos, nous reprenons la route en direction d'Erbalunga où nous faisons, malgré nous, une longue pause.

          Tandis que Claude et Eva retrouvent une amie de longue date, le reste de la troupe descend vers le charmant port, à l'ombre d'une tour génoise quelque peu démantelée. Le port est agréable mais  en déclin. Nous y rencontrons, en particulier, un vieux pêcheur deuchiste qui se fait un plaisir de nous conter quelques anecdotes très locales... L'auditoire attentif que nous formons doute parfois de la véracité de tous ses propos...

32DC09.025132DC09.0248           Nous y rencontrons également un autre indigène qui nous explique la déchéance des lieux. Il y avait parait-il, ici, une dizaine de pêcheurs: aujourd'hui, il n'y en a plus qu'un, qui certainement ne fera pas fortune de son dur travail.

          Cependant, malgré l'accueil et la quiétude des lieux, il faut continuer la route. A Miomo, soit une dizaine de kilomètres avant Bastia, nous quittons la route du bord de mer pour "prendre de la hauteur". Nous découvrons ainsi des points de vue exceptionnels avec Bastia, sur notre gauche,  en contrebas de la route. La encore, les objectifs crépitent.

32DC09.0253           Cette route sinueuse, parfois étroite et dangereuse nous mène ensuite vers le Col de Teghime situé entre Bastia et St-Florent. Ce col nous offre un panorama sur les deux côtés de la Corse, avec Bastia et la mer Tyrrhénienne à l'est , St-Florent, le désert des Agriates et la mer Méditerranée à l'ouest.

             Vers 19h, nous rejoignons nos pénates où, pour le dîner, la cuisinière a préparé un excellent canelloni au bruccio. Nous prenons le temps de le déguster d'autant que nous avons rendez-vous à 22h avec nos camarades au camping de la pinède. Pour marquer dignement notre "séparation", ils nous offrent un bon café accompagné d'un non moins bon brûlot, confectionné de main de maître par notre ami Pierre-Yves.

          Demain, ils iront à Corté. Nous, nous poserons nos valises à Calvi.

     Au coucher,  chacun se remémore les 150 km  parcourus aujourd'hui, conscient que le Cap Corse constitue une étape incontournable.

 

3ème étape: ST-FLORENT  - CALVI


          A partir d'aujourd'hui, les groupes sont donc séparés. Le notre semble avoir pris  le rythme de croisière: réveil suffisamment tôt pour se présenter au petit déjeuner à 8h, derniers préparatifs de la journée, contrôle des voitures et départ de l'étape à 9 h.

          En ce mercredi 19 mai, selon que l'on soit optimiste ou non, le temps peut paraître plus ou moins maussade. Pour les uns, le ciel est franchement gris, pour les autres, il est prometteur puisque quelques taches bleues apparaissent entre les nuages. Quoi qu'il en soit, il faut prendre la route.

          Comme la veille, nous empruntons la D81, mais cette fois-ci, en direction du sud ouest. A peine sortis de St-Florent, nous abandonnons les panoramas de mer pour entrer dans le désert des Agriates qui, contrairement à son nom de désert, est constitué de terres agraires propices aux essences traditionnelles du maquis. La superficie de ce "désert" est de l'ordre de 15000 hectares. Visuellement, nous passons donc du bleu au  presque vert. Là encore les paysages sont magnifiques et des arrêts "photos" s'imposent.

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          A Monetta, nous quittons la D81 pour emprunter alors la N 197 qui conduit directement à l'île Rousse où nous sommes accueillis par un vent violent. Nous garons nos chères titines sur le parking du centre ville et, K-Way sur les épaules et parapluie en main, nous attaquons la visite de la ville, non sans s'accorder d'abord une pause bistrot pour déguster une boisson chaude. Là encore, Eva doit ouvrir le porte-feuille...

          Nous apprenons que, jusqu'en 1848, le nom officiel de cette commune était "Isola Rossa", c'est peut-être d'ailleurs la raison pour laquelle les habitants sont encore appelés les "Isolani".

          En fait, le changement de nom en "Ile Rousse" provient des îlots rocheux de porphyre qui entourent la baie de la ville.

          Nous commençons notre visite par le marché couvert où les étals de charcuterie et autres légumes frais nous tendent les bras puis prenons le petit train pour rejoindre l'île de la Pietra, reliée à la ville par un pont. Il ne fait pas chaud: Claude s'accorde un arrêt pour ajouter des manches longues à son pantalon court...

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          En montant sur cette îlot, nous apprécions d'une part la dextérité du chauffeur du train et d'autre part le charme du paysage. La ville proprement dite prend de l'expansion et les nouvelles constructions, par manque de place, envahissent la montagne s'offrant au passage un point de vue exceptionnel: la vieille ville au premier plan et la mer dans le fond.  

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          Cette excursion terminée, nous rejoignons la ville à la recherche d'un restaurant. Eu égard aux conditions climatiques, il parait impensable de pique-niquer aujourd'hui, ce qui ne nous empêche pas d'opter pour une terrasse dont le chauffage, à la longue, laisse à désirer. Nous devons rester emmitouflés, ou presque.

          Une pluie battante pendant tout le déjeuner,  un repas relativement commun, un serveur à moitié sympathique constituent les ingrédients suffisants pour que nous ne prenions pas racine. Il n'est pas encore 14 heures lorsque nous prenons la direction de Calvi, après un léger incident sur le parking où Brigitte et Robert restent temporairement bloqués à la barrière de sortie.

         Le road-book avait prévu un arrêt à Pigna et à St-Antonino. Il pleut trop: nous continuons directement vers Calvi où, à l'hôtel Casa Vecchia,  nous prenons possession des chambres vers 15 heures. L'hôtel, au style  colonial, est en réfection. Il est cerné d'une végétation colorée.

32DC09.0288          En attendant une accalmie, sur les ordinateurs portables, nous nous retrouvons dans la chambre de Sylvain et Guylène pour regarder et critiquer les photos déjà prises: pas mal dans l'ensemble!

          Une embellie se présente: nous partons tous, à pied, en direction de la citadelle, distante d'environ 2 km. Rapidement rejoints par la pluie, les téméraires atteindront cet objectif alors que certains n'hésiteront pas à faire demi-tour, remettant cette visite à plus tard.

          Vers 19h, le soleil réapparaît enfin. De son côté France 3 Corse annonce du beau temps pour demain: c'est le pied!

          A 20h, au resto des îles, établissement partenaire de l'hôtel, nous sommes remarquablement accueillis par le patron de la "taverne", le dénommé Antoine ainsi que ses serveuses. Ancien marin de la "Royale", le cher Antoine a parcouru toutes les mers et, après une vingtaine d'années de services n'a pu échapper à l'appel de la terre natale.

          Après quelques mots de bienvenue, après avoir fait visiter le "poulailler" à Jacques, il offre l'apéritif qui précède un succulent dîner typiquement corse. A l'issue du dessert, le gaillard, bon vivant, tout en nous offrant un digestif local, nous raconte les secrets de fabrication de la charcuterie et du fromage corses avant d'attaquer quelques histoires, plus hilarantes les unes que les autres, certaines défendues aux oreilles chastes.  Et, pour terminer la soirée dans la bonne humeur, Antoine nous offre encore des billets de 50 euros dont le verso dévoile la publicité de son établissement. A-t-il besoin de ces flyers pour faire sa pub? Pas certain... Le bouche à oreille parait suffisant tant ici l'ambiance est sympathique.

          Au moment de l'addition, Antoine, que l'on a du mal à quitter, se fend encore d'un geste commercial: il nous offre le vin.

          Lorsque nous rentrons à l'hôtel vers 23h 30, ravis de cette soirée, personne n'a oublié le sketch de la pipe du pingouin... Il restera sûrement dans les annales de ce voyage.

Antoine

 

 

 

       4ème étape: CALVI  -  PIANA

 

           Au lever de cette nouvelle étape, le ciel est bleu et bien dégagé: encore une journée qui s'annonce excellente et qui commence, pour les dames, par la quête de quelques denrées à la supérette du coin pendant que les messieurs, une fois n'est pas coutume, s'accordent un brin de causette.

32DC09.029432DC09.0292       Il parait impossible de quitter Calvi sans visiter la citadelle dans des conditions météorologiques normales. Nous nous accordons donc une heure à cet effet et ne le regrettons pas: la citadelle est magnifique et le port de Calvi, vu de haut, constitue un véritable spectacle à lui seul.

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          A l'issue de cette courte récréation touristique, nous prenons la route de Piana en passant par Galéria. Tout au long du chemin, nous effectuons des arrêts afin de profiter  des magnifiques points de vue de cette côte découpée à souhait. Chemin faisant, nous croisons même quelques chèvres qui regardent le touriste comme les vaches regardent le train, à moins qu'elles ne soient en extase devant nos 2 CV.

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          Parvenus à Porto à 13 heures, nous ne traînons pas dans les rues. Nous mangeons très rapidement et rejoignons l'embarcadère à partir duquel nous effectuerons une balade inoubliable en bateau.

          A bord du Porto Linéa, nous longeons les côtes qui mènent à Girolata, village où nous faisons une escale d'une demi heure. Ce village, paradis des solitaires, ne compte que quelques habitants. Il n'est accessible que par la mer ou, à pied, par une chemin sentier montagneux de 7 km.

          Nous continuons par la réserve de Scandola et terminons par les calanques de Piana.

          Ces sites sont inscrits, depuis 1983 au patrimoine mondial de l'UNESCO.

          Pendant plus de trois heures nous sommes émerveillés par cette nature sauvage et apprécions l'adresse du capitaine qui mène son bateau au fond de grottes à priori inaccessibles. Par ailleurs, ses commentaires pertinents s'avèrent fort intéressants. Il connaît tout de la flore et de la faune locales.

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32DC09.032932DC09.033632DC09.0340          Nous remettons les pieds à terre vers 18h et nous dirigeons vers la fin de notre étape. Nous rejoignons maintenant Piana, commune située à une quinzaine de kilomètres.

Les 2 CV ronronnent, la route sinueuse est toujours agréable. Malheureusement, pris par le temps, nous n'avons pas le temps de voir toutes les calanches de Piana. A hauteur de la tête de chien, posée en bordure d'asphalte, une halte photographique s'impose cependant!

        Nous prenons possession de nos chambres et dînons au restaurant "U Spuntinu" où la maîtresse de maison nous a préparé des haricots dits "haricots soisson". Quatre heures de cuisson les ont rendu savoureux!

         Nous profitons  du dessert pour souhaiter un excellent anniversaire à Sylvain et lui  offrir un modeste présent. Sylvain fête aujourd'hui ses cinquante deux ans. Quel gamin!

        Et maintenant, gros dodo: le périple n'est pas terminé!


 

5ème étape: PIANA - PORTICCIO

 

 

          Afin ne pas perdre les bonnes habitudes prises depuis le départ de ce "raid", nous prenons la route à 9 heures, en direction du sud, en direction d'Ajaccio d'abord et de Porticcio ensuite. Pour ce, nous quittons le bord de mer que nous ne retrouverons qu'à Cargèse où nous effectuons un premier arrêt d'une heure environ. Passer dans cette ville sans s'y arrêter relève presque du péché.

          Titines garées, nous nous dispersons quelque peu: les unes se dirigent vers la pharmacie afin de trouver la solution "qui va bien" pour soigner une piqûre d'abeille qui n'a pas été traitée "dare-dare". Guylène, quant à elle, avant de s'enfoncer dans les rues, tente de s'orienter comme elle le peut.  A la voir se contorsionner sur la table d'orientation, il semblerait qu'elle ne sache plus très bien où elle "habite".

           Les autres, c'est à dire les "mâles", sont presque indubitablement attirés par les deux seules Méhari qui traînent dans Cargèse à cette heure là. Mais tous, hommes et dames, se retrouvent pour visiter ensemble cette ville dont le passé grec a laissé des traces.

32DC09.035032DC09.0351          Nous suivons les panneaux de signalisation indiquant le port et découvrons d'abord les deux édifices religieux de la ville: une première église catholique, puis une deuxième catholique également mais de rite orthodoxe. Chacune d'elles a son charme: leur clocher rosé ou blanc se détache parfaitement dans le ciel bleu.

          La longue descente qui mène au port est bordée d'une végétation luxuriante et fort colorée où le jaune des fleurs des figues de barbarie n'a rien à envier aux autres couleurs de la flore locale. En contemplant ces végétaux printaniers, nous avons  l'impression d'assister à une séance de travaux pratiques de sciences naturelles.

32DC09.035332DC09.035232DC09.036032DC09.0357          Cargèse et ses maisons colorées ne sont bientôt plus qu'un souvenir. Nous reprenons les voitures pour atteindre  les Îles Sanguinaires. Compte tenu de l'heure (il est presque midi), nous sommes confrontés à un embouteillage monstre à hauteur de Mezzavia, embouteillage qui nous ferait perdre beaucoup de temps, ferait certainement chauffer nos titines et nous disperserait à coup sûr. Jacques prend alors la juste décision: il se dirige vers le supermarché le plus proche. C'est là que nous pique-niquerons, à l'ombre de quelques jeunes feuillus.       

32DC09.0371           A l'heure où les ronds-de-cuir ont rejoint leurs antres climatisées, à l'heure où Ajaccio retrouve une circulation presque normale, nous levons l'ancre et attaquons la traversée de la ville, ce qui relève d'une véritable épreuve sportive pour les moteurs et les "pilotes". Les embrayages souffrent plus que de raison au cours des nombreux démarrages en côte que nous devons effectuer.

          Fronts perlés, nous arrivons tout de même à la grotte Napoléon où nous sommes rejoints par un sympathique ex-membre du LHM Club Corsica. Celui-ci, après de rapides présentations, nous conte la Corse, nous conte les Corses et tout leur art de vivre. Disposant d'un peu de temps, il nous accompagne aux Iles Sanguinaires et n'hésite pas à partager notre balade pédestre autour de la tour de la Parata.

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32DC09.0376          Le temps est toujours splendide et chaud. Claude se voit maintenant dans l'obligation d'enlever les manches de son pantalon long pour le transformer en short. En fait, en fonction des éléments climatiques, comme sur son "Hofmann", il capote ou décapote. Pratique!!!

32DC09.0375          Après cet effort physique pédestre et avant qu'un phénomène de déshydratation ne se produise, Eva nous offre encore un pot au bistrot de la pointe.

          Pour rejoindre Porticcio, le "deuchiste local" nous conseille d'emprunter la route  du port. En longeant la mer, nous passons devant la propriété du cher Tino et faisons une halte au cimetière de la ville, parfait témoin de l'esprit ajaccien.

          Malgré la circulation, nous parvenons à l'hôtel vers 18h 30. Il est encore temps d'effectuer une promenade sur la plage. Véronique et Marie-Claire n'hésitent même pas à se mettre à l'eau.  Quel courage!!!

           Le soleil baisse peu à peu. Véronique s'essaie alors au "coucher de soleil" en s'appliquant à ne pas positionner l'astre luisant au plein centre de la photo. Elle découvre les balbutiements du cadrage d'une bonne photo. Il y a encore du travail à faire, mais les premiers travaux pratiques sont prometteurs.   

32DC09.0380           C'est sur la terrasse du "Colisée", en bordure de mer, que nous dînons à 20h 30. Demain, nous choisirons de manger à l'intérieur!

 

 

         6ème étape: PORTICCIO  -  PORTICCIO

 

 

          Aujourd'hui, nous délaissons la côte pour  pénétrer dans l'île. L'étape s'annonce cool...

          Nous quittons Porticcio en empruntant la Nationale 194 qui mène à Corté, mais nous nous arrêterons bien avant. En effet, après moins d'une trentaine de kilomètres, nous parvenons à Véro, commune qui abrite le parc "A Cupulatta",  parc animalier possédant au moins une qualité: le calme!

          En effet, ce parc est spécialisé dans l'élevage et l'étude des tortues, animaux réputés pour leur discrétion. Il abrite 136 espèces dont 26 terrestres et 110 aquatiques, pour un total de l'ordre de 3000 bestioles. Nous prenons donc largement notre temps pour admirer ces mémères sympathiques, de la plus petite à la plus plantureuse.

          Est-ce l'heure ou est-ce la saison qui explique ce phénomène? Nous assistons à de nombreuses copulations, parfois assez brutales. Sans tomber dans le domaine de la pornographie, certains ne peuvent échapper au désir de photographier ces ébats amoureux...

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            Ces deux heures agréables dans le monde animal se terminent encore par un geste de sympathie. Au moment de notre départ, la caissière nous offre un autocollant de son établissement, autocollant que Jacques se doit absolument de mettre en valeur sur son Acadiane, la dénommée "A Cupulatta".

         Vers 11h30, nous reprenons la route vers le col de Vizzavona et traversons Bocognano, village réputé pour ses chataigneraies et sa cascade dite cascade "du voile de la mariée".

          D'une altitude de 1183 m, le col de Vizzavona constitue le point de communication entre la vallée du Vecchio et celle de la Gravona et, par conséquent entre le nord et l'est de l'île. Un panneau indique que nous sommes au centre de la Corse.

          C'est en haut du col que nous décidons de déjeuner. A l'abri du vent grâce aux Acadianes disposées en équerre, nous installons notre "campement de fortune" et attaquons le saucisson, corse bien entendu, avec fougue et appétit. Nos 2CV qui ont ronflé dans la montée refroidissent lentement. A quelques mètres de nous, un camion de dépannage vient chercher une "nippone" qui a surchauffé...

32DC09.0403           Vers 14h 30, nous faisons place nette et rejoignons la gare de Vizzavona, située un peu plus bas, à 900 m d'altitude. C'est de là que certains attaquent une balade forestière au milieu de pins géants afin de rejoindre une grotte préhistorique découverte par des anglais en 1909: c'est la grotte de Southwell.

          Aux alentours, les neiges semblent éternelles. D'ici l'été, elles disparaîtront certainement.

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32DC09.0406          Lorsque nous reprenons le chemin de la ville, nos 2cv apprécient la descente où elles se laissent aller: elles respirent l'air frais montagnard à pleins poumons.

          Une visite d'Ajaccio s'impose: il est vrai que jusqu'à présent, nous n'avons que traversé cette agglomération. Voitures garées au parking du port, nous découvrons la place du marché, la place des palmiers et la mairie, la rue Fesh et le cours Napoléon sans lequel Ajaccio ne serait pas Ajaccio.

          Il est maintenant temps de regagner l'hôtel à Porticcio. Nous y passerons notre deuxième nuit.

          Avant le repas, re-coucher de soleil: il parait ce soir un peu moins lumineux!

          Nous dînons dans le même restaurant que la veille. Malgré une journée relativement paisible, nous ne nous attardons guère à table: demain une plus longue étape nous conduit à Bonifacio.


 

 

      



         



  

 

 

  

LETOUR DE CORSE EN BICYLINDRE (2ème partie)

8 Juin 2010 , Rédigé par Lumaga Publié dans #Automobiles

7ème étape: PORTICCIO  - BONIFACIO



          En ce dimanche 23 mai, notre emploi du temps reste immuable: pas question de faire la grasse matinée, ce genre de sport étant plus réservé aux sédentaires. Nous respectons donc les horaires habituels!

          La station service et les divers magasins situés à proximité de l'hôtel sont fermés. Il nous faut donc "courir" Porticcio une dernière fois pour trouver quelques croustilles pour le déjeuner  et du kérosène pour nos bolides. Nous faisons donc presque d'une pierre deux coups: pendant que les hommes font le plein (des voitures, bien entendu), les femmes tergiversent autour du jambon et autres denrées typiquement "pique-niquestres".

          Vers 9h 30, nous quittons cette plaisante agglomération et empruntons la D 55 qui longe le littoral, en direction du sud. Afin de mieux apprécier les paysages toujours aussi merveilleux, nous passons à faible allure devant la plage d'Agosta, la plage de Ruppione et craquons encore une fois pour un arrêt "photos" devant la baie de Portigliolo.

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          Ici, Philippe profite du soleil matinal: il relève discrètement son tee-shirt et met son nombril à l'air. En fin de "raid", son ombilic sera peut-être la partie la plus bronzée de son corps!!!

          L'heure n'est cependant pas à l'extase devant quelques abdominaux "houblonnés". Les 2cv continuent maintenant leur chemin en direction du site préhistorique de Filitosa dont les fouilles ont été menées par  Roger Grosjean, archéologue au CNRS, le terrain appartenant à  Charles-Antoine Cesari. Parce qu'il l'a mis à jour, on dit de ce dernier qu'il est l'inventeur du site.

          Si la visite s'avère intéressante, il n'en demeure pas moins que, pour le profane, l'aspect ordonné du lieu peut donner l'impression d'un jardin public parfaitement réfléchi, sur lequel aurait été implantés avec maintes mécaniques quelques menhirs et autres blocs de granit.

32DC09.041432DC09.0415           A l'issue de cette visite et dès que nous empruntons la N 196, Jacques se met en quête d'un coin agréable pour déjeuner: nous posons notre "popote" ambulante non loin de Propriano, dans un virage surplombant la baie de Viggianello.

          Pendant que nous déjeunons, des suisses, attirés par nos guimbardes colorées, nous accostent.  Ce couple est admiratif devant "l'hoffman" et surpris de constater le bon état général de nos voitures. Le "petit suisse", quant a lui, possède deux beaux châssis: un coupé peu ordinaire et une femme fort attirante...

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32DC09.0420           Nous levons le campement vers 14 h et rejoignons Propriano que nous visitons en partie. Notre balade pédestre du moment nous conduit le long du port où les bateaux ancrés transportent les imaginations au delà de tous les océans. La seule maison de pêcheur encore existante laisse comme un brin de nostalgie. Malheureusement, les promoteurs n'ont pas été insensibles à l'aspect attirant de cette ville!

32DC09.042332DC09.0424           Le long de la rue marchande, nos chères épouses nous étonnent une fois de plus. En effet, elles parviennent à mener simultanément, sans difficulté aucune, deux actions: elles lèchent une glace tout en léchant les vitrines...

          Nous passons Sartène, ignorant que nous traversons la plus grande commune de Corse, par sa superficie. Nous ignorons également qu'il a été découvert, en plusieurs lieux du territoire de cette commune, nombre de menhirs et dolmens, ce qui laisse à penser qu'Astérix et Obélix ont certainement visité la Corse avant nous.

          Une trentaine de kilomètres plus loin, près d'une maison cantonnière, nous découvrons le lion de Roccapina, sculpture naturelle faisant indéniablement penser au roi des animaux scrutant l'horizon marin.32DC09.0427           La température et le bleu de la mer incitent à la baignade: il suffit d'en parler à Jacques qui, dans le golfe de Ventilègne, trouve une plage accessible après environ un kilomètre de piste et quelques hectomètres de maquis. Si nous ne sommes pas au paradis, nous n'en sommes pas loin. Tout le monde, ou presque se jette à l'eau. René, tête "bobée", visage lunetté, corps chemisé et jambes "bermudées" se limite au bain des pinceaux. Le photographe de service imagine même un instant que le siège social du club pourrait s'installer ici... Dans ce lieu idyllique, les réunions de bureau ne sauraient être alors que quiétude et sérénité...

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          Après plus d'une heure de plaisirs aquatiques, les titines prennent la route de Bonifacio. Nous parvenons alors à l'extrémité méridionale de la Corse dans cette superbe ville anciennement nommée Calcosalto. De fait, nous nous trouvons également dans la commune la plus méridionale de la France métropolitaine.

         En cette fin de journée nos chères deuches doivent encore un peu souffrir. En seconde, en première même, elles "escaladent" les rues pentues de la ville qui mènent à l'hôtel "Royal" au coeur de la citadelle. Construit près des remparts dominant le port, cet hôtel se situe à proximité immédiate des rues piétonnes et commerçantes de la haute ville.

          L'accueil, une fois encore s'avère excellent.

          Après dîner, pour mieux digérer, nous décidons d'effectuer une promenade nocturne et, presque instinctivement, nous nous dirigeons vers le port, situé évidemment en contrebas, en oubliant qu'il faudra remonter...

          A 22 h, fatigués mais heureux, en attendant le marchand de sable bonifacien, nous fermons les yeux. Demain sera une autre journée!


 

8ème étape: BONIFACIO - BONIFACIO

 

 

          Aujourd'hui, géographiquement, nous abordons la 2ème partie du voyage. En effet, nous passons de l'ouest à l'est de la Corse, les deux côtes ne présentant pas du tout les mêmes caractéristiques. Pour ce, par la Nationale 198, nous prenons la direction de Porto-Vecchio et, au sud de la presqu'île, nous nous dirigeons vers la plage de Palombaggia, réputée comme étant la plus belle plage de Corse.

          Pour arriver au niveau de la mer, nous descendons d'environ 200 m sur une petite route sinueuse qui cache sur son flanc gauche de magnifiques maisons sentant bon la "java". Certaines, à n'en pas douter, ont été érigées au moment où le conservatoire du littoral n'avait aucune influence sur les permis de construire...

          Chemin faisant, nous arrivons dans une pinède. Nos titines se croient du côté de Lit-et-Mixe...tant la végétation semble identique.

32DC09.0440          A dix heures, les amateurs de baignade sont déjà à l'eau tandis que les autres lézardent sur le sable blanc. Nous sommes presque dans un eldorado.

          Trempette terminée, Brigitte et Jacques se lancent dans un footing d'environ 3 km. Ont-ils pensé un instant, qu'en courant, ils n'avaient pas le temps de contempler l'environnement? Quelle erreur!!!

          Toujours attiré par les engins à moteur, Claude, accompagné de Jacques déjà revenu,  enfourche un scooter des mers pour une virée d'une demi heure. Décidément, aujourd'hui, nous ne sommes plus touristes, nous avons mué en vacanciers.

          Malgré l'inertie dont la majorité fait preuve, les estomacs s'éveillent. C'est donc sous une paillote ayant échappé à la fougue de la maréchaussée que nous déjeunons. Une fois de plus, Eva, généreuse parmi les généreuses, se fend de quelques billets.32DC09.0569

          Vers 14 h, nous rejoignons nos chères deuches et partons vers Porto-Vecchio, agglomération imbriquée entre le relief de l'Ospédale à l'ouest et la mer Thyrénienne à l'est. C'est ici qu'a été tourné le film "l'enquête corse" au générique duquel apparaît Christian Clavier, propriétaire d'une modeste "bicoque" dans les environs. C'est également ici que résidait assez régulièrement Dalida dans sa maison du quartier Marina di Fiori.

          Nous garons Deuches et dérivés sur un parking, à l'entrée de la ville et, pédestrement, attaquons la visite. Bien que nous soyons le lundi de Pentecôte, quelques magasins sont ouverts... Nous passons bien évidemment devant l'église Saint Jean Baptiste et ne manquons pas le Bélombra centenaire qui dépose son ombre sur la terrasse d'un bistrot. Peut-être plus attirés par l'eau que par les vieilles pierres, nous arrivons au port, calme à cette heure là.

 

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          Lorsque nous décidons de retrouver les voitures, en homme galant, Jacques propose alors que les mâles aillent les chercher. C'est là que nous nous apercevons que nous avons beaucoup marché... Sous un soleil d'Afrique nous faisons presque trois kilomètres à grandes enjambées.

          Cet effort passager n'empêche pas Brigitte, Robert, Claude et René de rendre visite à un "retappeur" de 2cv en plein travail. D'après les échos, la rénovation des Deuches exposées relève plus du bricolage que de la perfection... Bref, les épouses ne cessent de s'inquiéter que lorsqu'elles revoient nos 2cv.

         Vers 16h, nous rejoignons Bonifacio, posons les voitures et le "non marin" à l'hôtel, et embarquons pour une balade en mer, histoire de voir la ville à partir du bas des falaises, et de visiter grottes et calanches. Bien évidemment, nous passons près du fameux  "Grain de sable".La mer est belle: les mouettes nous font un festival. Il semblerait presque qu'elles soient dressées pour répondre aux invitations du guide.

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32DC09.0571Cor 0114          A l'issue de cette agéable sortie, tout le monde s'éparpille plus ou moins: les hommes choisissent de visiter la citadelle. Quant aux femmes, elles optent, une fois n'est pas coutume, pour une partie de shopping...

          Rendez-vous est pris pour le dîner.

          Le chef nous a préparé ce soir de succulentes brochettes de crevettes!


 

9ème étape: BONIFACIO - ALERIA


 

 

          La ligne droite constitue le plus court chemin pour aller d'un lieu à un autre. Pour le club, ce n'est pas une raison suffisante pour l'emprunter. Aujourd'hui, Jacques a décidé de quitter la côte. Il désire nous faire encore découvrir d'autres charmes de la montagne corse.

          Après les croissants, autres pains beurrés et confiturés, l'ensemble arrosé d'un café bien entendu corsé, nous descendons de la haute ville de Bonifacio pour nous rendre d'abord dans une supérette afin d'assurer notre pique-nique quotidien, puis à la station service du coin afin de ravitailler nos titines.

          Nous retournons à Porto-Vecchio que nous quittons à hauteur de la D 368 pour prendre la direction de Zonza, avec comme premier rendez-vous la forêt de l'Ospédale et son lac ondoyant, lac calme et reposant situé à  945 m d'altitude. Il est dommage cependant qu'il faille regretter, dans cet écrin bleu cerné en partie de roches blanches, que l'éclat de ce lieu soit terni par le dépot de quelques objets, pour le moins encombrants.Ah! écologie, quand tu nous tiens...

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32DC09.057232DC09.0445          Lorsque la pause "lac" prend fin, les titines continuent à grimper en direction de Zonza. s'accordant parfois, le long de cette route serpentine, des arrêts "refroidissement" indispensables à leur bon fonctionnement. Nous en profitons pour "pentaxer" et "repentaxer", adoptant parfois les positions les plus fantasques... Pas un brin de beau paysage ne doit échapper à nos objectifs!

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32DC09.046332DC09.0449       Lorsque nous arrivons au col de Bavella, une dizaine de km après Zonza, nous sommes confrontés à un véritable chaos de véhicules. Il y a du monde, beaucoup de monde et là, il faut se garer. Dans l'immédiat, pas question de se regrouper! Un restaurateur, craignant que l'on occupe la place d'un client potentiel, aboie littéralement: un véritable commerçant dans l'âme!

          Patience aidant, nous parvenons enfin à ranger nos carrosses et, comble du bonheur, à les réunir non loin de l'endroit choisi pour poser tables et chaises. En fait, les gens de passage se sont agglutinés sur le grand parking craignant de faire franchir à leurs véhicules civilisés  les quelques rocailles qui mènent à la quiétude. Comme certaines clefs, les 2cv passent partout!!!

          Tandis que les uns mettent le couvert, tandis que Marie Claire s'inquiète de l'apéro, Guylène, dans sa cuisine intégrée, cuit les pâtes qui, mélangées à d'autres subtils ingrédients constitueront une salade "bocusale". Pour l'instant, nous ne prenons même pas le temps de constater la magnificence du site.

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          Encore une fois, nous observons que la 2CV et ses petites cousines constituent le vecteur de communication par excellence.

          Un monsieur et son fils nous abordent. Leur accent laisse à penser qu'ils viennent d'ailleurs. Sympathiques,  ils se présentent comme québecois et assurent nous suivre depuis plusieurs étapes, nous avoir filmés et photographiés dans tous les sens. Ils nous apprennent qu'il y a très peu de 2CV au Québec et paraissent forts étonnés lorsque nous leur expliquons notre périple. Ils n'auraient jamais imaginé que ces petites Citroën soient en mesure d'escalader Bavella!

          Ces hommes nous envient: ils ne le cachent pas.

          Cette longue et agréable conversation terminée, nous apprécions à sa juste valeur la salade de pâtes. Avant d'entreprendre la descente en direction de Solenzara, certains adressent une prière à Notre Dame des Neiges dont la statue est entourée d'ex-voto.

32DC09.0462          Nous quittons cette esplanade verdoyante vers 15 h et parvenons à Solenzara 3/4 d'heure plus tard. En 30 km nous sommes descendus de 1218 m au niveau de la mer.

          En direction du port, nous rencontrons un deuchiste qui, sans le dire, fait comprendre à qui regarde bien sa voiture, qu'il désire la laisser dans son jus. Les consignes de lavage  affichées et le bouchon de réservoir attestent de l'attachement du propriétaire à son véhicule. Malheureusement notre homme semble pressé!

         Faute de pouvoir palabrer avec lui, nous entamons une visite du port. Au passage, les gourmandes et les gourmands ont déjà reluqué le marchand de glaces.

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32DC09.0471          Nous ne pouvons donc échapper à ce rendez-vous "glacial" et nous nous retrouvons rapidement attablés chez le glacier du port dont la simple lecture de la carte met en appétit. Chacun y va de son temps de réflexion pour se décider quant à son choix. Le serveur, habitué à ces attitudes, imperturbable, garde le sourire. Il est vrai, qu'en période estivale, il doit en voir d'autres... à moins que sa sympathie provienne de ses origines: il nous apprend être gersois, ce qui en soi, explique tout...

          Les glaces sont succulentes... Véro et Brigitte s'en lèchent encore les babines...

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32DC09.0475         Notre étape se termine à Aléria, plus précisément à l'hôtel "l'Empereur" que nous rejoignons vers 17h 30. Ici, la piscine nous attend. Valises à peine posées, la baignade commence pour les grands enfants que nous sommes.

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32DC09.0480       Trempette terminée, nous déclinons les 3 D de la journée: Douche, Dîner, Dodo.

       Demain, il fera jour...

 

 

10ème étape: ALERIA - ALERIA (via CORTE)

 

 

          Le voyage tire à sa fin. Nous allons aujourd'hui à Corté car venir en Corse sans visiter Corté c'est comme aller à Fez sans voir la médina, aller à Bamako sans voir le marché de Médine ou simplement à Paris, sans voir la tour Eiffel.

          Au volant des titines, sur une quarantaine de kilomètres, nous passons du point 0 à une altitude de 450 m, altitude de la ville située au bas de deux vallées, celle de Tavignanu et celle de la Restinica. Ancienne capitale de la Corse, aujourd'hui Corté peut se targuer d'être la plus petite ville de France à posséder une université.

          Nous déposons nos carrosses sur le parking d'un supermarché, au bas de la ville et entreprenons la montée avec pour objectif de rejoindre le point culminant de la ville.  Nous empruntons la passerelle qui franchit le Tavignano, lequel se jette dans la mer tyrrhénienne, près d'Aléria.

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          Nous nous promenons dans les différentes rues commerçantes, sur le cours Paoli, rendons une visite à la charmante tenancière du bar anciennement tenu par Antoine et prenons les différents escaliers qui mènent au "belvédère" de la ville. De ce point de vue "haut placé", nous avons une pensée pour nos amis déjà rentrés sur le continent et qui, eux, ont déjà visité Corté sous d'autres conditions météorologiques... Ils en ont retiré un souvenir pour le moins aqueux...

          Nous ne visitons pas la citadelle construite en 1420, mais nous nous accordons du temps pour quelques arrêts "repos" et pour apprécier l'architecture locale qui, bien que parfois semblant délabrée, ne manque pas de charme. Corté a une âme!

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32DC09.0498          Il serait impensable de quitter Corté sans se rendre à la gendarmerie où la famille "MG" a une importante besogne à effectuer. En effet, elle s'est vu confier, par un membre de la famille, la délicate mission de remettre à la famille Guillaume une bouteille de produit liquide écossais directement importée d'Espagne.

          Il est juste midi lorsque nos 2cv se garent devant la gendarmerie locale, précisément l'heure où le gendarme de service ferme les portes de la "maison". GG, en  lui demandant  de bien vouloir avertir Jérôme de sa présence, l'oblige à effectuer quelques minutes supplémentaires. Courtois, le gendarme ne rechigne pas. Il est vrai qu'il existe encore certaines institutions où les 35h ne constituent pas forcément la règle.

          Après quelques minutes d'attente, nous faisons tous connaissance de Jérôme et Rachel, au sens de l'hospitalité très développé. Spontanément, ils invitent l'ensemble du groupe autour de "la table ronde", pour un moment convivial, en regrettant notre arrivée à l'improviste. Qu'ils soient ici sincèrement remerciés de leur accueil!

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          Cependant, les bonnes choses ne sont que temporaires. Nous quittons ce couple sympathique pour rejoindre la vallée de la Restonica. C'est sur la D 623, à proximité immédiate d'un torrent que nous trouvons le lieu idéal pour se sustenter.

          Lorsque tables et chaises sont dépliées, Monique se rend compte qu'elle a oublié son sac à main à la gendarmerie. Dans le silence le plus total, les MG reprennent, à vive allure, la route de Corté et croisent Jérôme, quelques centaines de mètres plus loin. Il nous ramène le sac retrouvé auprès de la fameuse table ronde, et par conséquent l'argent liquide, l'argent pas liquide, et les divers papiers. Quel soulagement!!! Le repas se passe bien... La digestion impose un petit farniente au bord de l'eau...

32DC09.0502.01.JPG           Nous reprenons les voitures pour atteindre la cascade de la Restonica en empruntant la route serpentant à travers les gorges. Bien que le paysage soit encore une fois magnifique, la route, compte tenu de son étroitesse, s'avère par endroits, assez dangereuse. Il faut éviter ici d'avoir à croiser un véhicule . Si tel est le cas, il convient de respecter les règles de politesse les plus élémentaires, ce que d'ailleurs tout le monde ne fait pas, certains cherchant à s'imposer, coûte que coûte.

           Par contre, les motards, sur leurs engins rutilants, se montrent courtois. Il doit exister des similitudes entre "l'esprit motard" et "l'esprit deuchiste".

32DC09.0511       Tendus, nous parvenons enfin à la cascade, alimentée par le lac de Mélo situé plus haut mais que nous ne voyons pas. Ici aussi, nous sommes confrontés à quelques difficultés pour garer les voitures: nous attendons que des places se libèrent pour mieux profiter du paysage.

       Nous voyons arriver Robert et Brigitte dont la sérénité peut parfois laisser  perplexe. Pendant que nous déjeunions, Robert s'est fait voler ses papiers dans la voiture laissée ouverte: cela ne semble pas les exaspérer outre mesure.

          Encore une fois, le site est merveilleux. Les bergeries de Grotelle se fondent dans la nature.

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          La descente, toute en douceur, est plus décontractée: nous revenons à Aléria. Avant le dîner certains vont à la plage, d'autres préfèrent se reposer. Nous nous retrouvons à 20h au restaurant et pensons déjà à demain. La faim et la fin se précisent.

 

 

11ème étape: ALERIA - BIGUGLIA (via Lancone)

 


          Nous vivons aujourd'hui notre avant dernière journée sur le sol Corse. Jacques a décidé de nous faire visiter une région hors du commun, une région montagneuse, une région boisée, la Castagniccia.

          Nous quittons Aléria en direction de Bastia et, à hauteur de Prunete, nous abandonnons le sable fin pour emprunter la D 71. Dès les premiers kilomètres la route s'avère sinueuse et abrupte. Nos chères titines font preuve de courage.

          En guise de récompense, nous leur faisons faire un premier arrêt devant la cathédrale Saint-Erasme de Cervione.32DC09.0518

          Après qu'elles aient repris leur souffle, nous repartons en direction de Piedicroce pour rejoindre la source d'eau ferrugineuse d'Orezza. Ca monte, ça monte, ça monte sans cesse et la route est parfois très étroite. C'est ainsi que nous assistons au spectacle d'un car de tourisme devant effectuer plusieurs manoeuvres afin de pouvoir franchir un pont situé dans un virage... Force est de constater et d'apprécier l'adresse du chauffeur pour qui les rétroviseurs constituent les seuls guides. Une légère perte de temps, mais un beau show!32DC09.0525

          Le problème de stationnement à la source d'Orezza est rapidement réglé. A la vue de nos 2cv et dérivés immatriculés dans le 31 et le 32, un homme décide de nous faire garer dans la cour de l'usine: c'est le chef de la production qui travaille auprès d'un semi-remorque.

          Il nous rassemble "au centre du monde" et nous raconte l'historique de la source, la "dé-férruginisation" de l'eau, sa "dégazification", sa "regazification", etc... l'ensemble non sans humour. Il nous dévoile les procédés de mise en bouteille et comble de sympathie, nous offre quelques échantillons d'eau, un eau chère, très chère même dont la production de 9 millions de bouteilles par an ne permet qu'une exportation de 5% de la production, le terme exportation ne recouvrant ici que ce qui se vend au delà de la Corse.

          A la source, avant traitement, cette eau ne s'avère pas excellente, même si elle possède des vertus thérapeutiques certaines. Ceci n'empêche pas notre ami René de s'en friser les moustaches sans crainte de se les rouiller (les moustaches, évidemment).

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32DC09.0534          En remerciement pour son accueil, sa courtoisie et sa générosité, Guylène offre au maître des lieux quelques bouteilles de vin de notre terroir et Jacques, une plaquette, souvenir de notre passage.

          Nous quittons cet homme affable et nous mettons en quête d'un coin pour pique-niquer, difficulté résolue sans tarder. Après presque deux semaines de vie commune, l'ambiance du groupe est toujours présente. La journée n'est pas terminée: nous avons besoin d'emmagasiner encore quelques forces.

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          Nous avons rendez-vous, cet après-midi, au moulin de la Casa di Cornu. Après une très longue série de virages, nous parvenons  dans un village montagneux. Il ne comprend que quatorze habitants. Compte tenu de son isolement parfois problématique, la population vit en presque totale autarcie.

          Nous sommes accueillis par le fils du meunier. Malgré son jeune âge, il connaît déjà toutes les ficelles du métier. C'est avec facilité qu'il répond à nos questions. Il nous fait visiter la châtaigneraie et le moulin à partir duquel la famille produit la farine de châtaignes. Le travail est pénible et la production reste faible car il faut environ 15 tonnes de chataîgnes pour produire moins de 2 tonnes de farine. Cette production n'est pas suffisamment lucrative pour en vivre décemment.

          Avant de quitter ce sympathique jeune homme, nous effectuons quelques achats de produits régionaux dans l'échoppe tenue par sa maman, en souhaitant à cette dernière le passage de nombreux touristes dans les mois à venir, mais surtout le passage de nombreux acheteurs.

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32DC09.0540           Vers 17 h, nous redescendons dans la plaine, à Biguglia. A l'hôtel Cors'hôtel, nous prenons possession de nos luxueuses chambres où l'épaisse moquette n'a d'égal que la douche à jets divers et la radio intégrée. C'est le pied!

           Certains s'offrent un dernier bain à la plage de Marana, d'autres profitent du grand confort qui leur est proposé. Robert, quant à lui, apprend que ses papiers ont été retrouvés. Ouf!

           A 20h, Bruno et Marie-Jeanne viennent nous chercher pour le dernier repas au restaurant. Nous suivons la mercedes "warninguée" et remontons le défilé de Lancone que nous avions franchi le jour de notre arrivée en Corse.  Aux "chênes lièges", nous dégustons une excellente soupe de poissons, de la langouste, et encore de la langouste. Nous profitons de cette dernière occasion pour offrir à Jacques et Monique un petit présent en témoignage de remerciement pour la préparation de ce périple, sa mise en oeuvre et la patience dont ils ont dû faire preuve avec la bande de coyottes qui les accompagnait.

          Jacques possédait tous les attributs: il ne lui manquait que le couteau. C'est maintenant chose faite!

          A 23h 30, lentement, nous rentrons à l'hôtel. Il est grands temps d'aller se coucher!

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12ème étape: BASTIA

 

         Nous consacrons cette dernière journée à la visite minutieuse de la ville de Bastia,  et aux dernières emplettes.

        Tandis que nous rejoignons le port vers 19 h 30, nous retrouvons le gentil québecquois que nous avions rencontré au col de Bavella. Serait-il là par hasard? Nul ne le saura... Toujours est-il qu'il nous félicite pour notre virée. Ce qu'il ne sait certainement pas, c'est, qu'au travers de cette odyssée, nos relations se sont renforcées. De simples deuchistes, nous nous sommes transformés, au fil des heures passées ensemble, en de véritables amis, signe suffisant pour affirmer que ce voyage fut une totale réussite.

 

          Débarqués le samedi 29 mai, nous rejoignons nos pénates dans l'attente d'une prochaine virée qui ne saurait tarder!!! En attendant, que de choses à raconter!



 

     

 

 


 


         

 



 

 

 


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