SORTIE DANS LE CANTON DE GIMONE-ARRATS

          Après la bourse d'échanges du Tacot Club Gascon, pour cette première sortie printanière, les "inconditionnels" du 32 Deuche Club répondent favorablement à l'invitation de Jacques C qui se propose aujourd'hui de leur faire découvrir ou re-découvrir quelques paysages de sa terre natale, du côté du canton de Gimone-Arrats, anciennement canton de Mauvezin.

          Le rendez-vous de cette journée est fixé, à neuf heures, à Saint-Clar, devant l'église moderne (XIXème siècle), cet édifice offrant un large espace de stationnement pour les "bolides" du club. Afin de répondre ponctuellement à cet "appel" plutôt engageant, les auscitains et taines doivent se retrouver, un heure plus tôt, sur le parking "beloussovien" de la préfecture gersoise. Tout le monde étant à l'heure, sous un ciel grisâtre, mais pas forcément menaçant, un premier convoi de 6 bicylindres emprunte la N21 en direction de la capitale de l'ail.

           A Saint-Clar, les lève-tôt piétinent déjà. Dans l'attente de tous les participants, les conversations vont bon train. Il est vrai que depuis la ronde des crèches, nombre de 32 Deuchistes ne se sont pas revus... En matière de "caquetages" et autres "commérages", il convient alors d'établir un état de régularisation digne de ce nom!

         Au moment du départ, vingt quatre équipages sont présents. Suivant la France 3 du "Vice", ils quittent la ville en chauffant les 135 sur le chemin de ronde avant de prendre la route, pas forcément la plus courte, qui mène vers l'est du département. Pour l'heure, le 32 Deuche Club est attendu à Monfort qu'ont déjà rejoint deux équipages toulousains, en l'occurrence Philippe et Sylvain accompagnés respectivement de leur adorable moitié.

            A l'approche du centre de la cité, Guylaine invite les deuchistes à ne pas klaxonner. En effet, à cet heure, sur le parvis de l'église, le calotin de la paroisse, violettement chasublé, étolé d'or, procède à la bénédiction des rameaux avant de faire entrer une cinquantaine de ses ouailles dans la sainte maison pour l'office dominical. En bon chrétien, le deuchiste participe visuellement à cette cérémonie. Il constate que les monfortois se sont endimanchés, la cravate pour les hommes et le tailleur ajusté pour les dames témoignent d'une certaine délicatesse à l'endroit des choses religieuses.

          Parallèlement, le sycophante du club, remarque que la soutane trop courte du prêtre laquelle laisse apparaître des mocassins noirs mal cirés surmontés d'un bas de vieux lewis délavé... Mais après tout, qu'importe? L'habit ne fait pas le moine... en l'occurence le curé!

         Au delà de ces considérations déplacées, les 32 Deuchistes  constatent que pour les recevoir dignement, la municipalité a mis les petits plats dans les grands. D'une part elle a réservé un parking à leur intention, d'autre part, sous la halle de la bastide, une table propose café et petits gâteaux bien appréciés, le tout servi par une dame fort sympathique.    

          Aux alentours de dix heures trente, se présente Madame le Maire, venue faire l'historique de son village dont elle parait passionnée. Il s'agit de Madame Martine Martin qui, par bonheur, ne s'appelle pas Madame Mapin... Elle se serait peut-être vue affublée d'un drôle de prénom...

          Quoi qu'il en soit, cette élue très avenante retrace le passé de sa commune insistant sur le fait que la création de cette bastide avait surtout pour but d'assainir la région infestée de brigands entre Fleurance et Mauvezin. Dans son monologue, elle ne manque pas de souligner qu'à Monfort est né, en 1544, Guillaume Sallustre du Bartas, décédé à Mauvezin le 28 août 1590. Bien que peu connu maintenant, ce poète gascon protestant fut très apprécié jusqu'au XVIIème siècle.

         A l'issue de ce long exposé fort enrichissant, un quidam un peu blagueur,  amateur de mots laids qui font les gens bêtes, se sent obligé d'alléguer très discrètement: "en fait, l'histoire c'est intéressant, mais ce n'est pas mon fort..."

         Malgré son emploi du temps d'élu surchargé, Madame le Maire accorde aux 32 Deuchistes un petit tour de "ville" instructif au cours duquel les incultes de la vieille pierre découvrent, au travers de ruelles typiques des bâtisses qui ne le sont pas moins. Conclusion? Monfort vaut largement un détour.

         A presque midi, les 2CV redémarrent sous les ordres de Jacques qui les conduit à Mamsempuy via le village de Sérempuy. Ici, il a organisé la visite d'une exploitation agricole dont les propriétaires avenants sont fiers de préciser que, depuis la reprise de la ferme et de ses cents hectares par leur fils, ils ne cultivent plus que du biologique, avec toutes les contraintes que cela implique. Avant la visite des infrastructures, ils révèlent la diversité de leurs cultures et de leurs activités, ces dernières allant des céréales à l'élevage de poissons dans le lac attenant, via l'élevage de canards, le gavage et l'accueil en chambre d'hôtes.

         Si les locaux agricoles et les maisons d'habitation dénotent un certain goût, un certain art de vivre (comme les 2CV), la dégustation des produits du domaine témoigne du savoir-faire des fermiers en matière de foie gras, rillettes et autres gourmandises.

         S'en suit l'instant "commerce": la maîtresse de maison présente à la vente les produits qu'elle vient de faire déguster. Allégés de quelques euros, mais  conserves en main, les 32 Deuchistes n'entendent plus maintenant que les boites à langoustes qui crient famine. Il convient de rejoindre la salle des fêtes du village ou le déjeuner est prévu.

          Mise gracieusement à la disposition du club par la municipalité, cet espace chauffé présente les caractéristiques nécessaires et suffisantes pour que le pique-nique sorti des coffres s'opère dans d'excellentes conditions d'autant que, Olivier, en homme consciencieux, n'a pas oublié l'apéritif amuse-gueulé. Ces quelques gouttes d'alcool prises en compagnie de la chère amie Modération permettront une lubrification des gosiers avant absorption de quelques tranches de Cochonou, d'une ou deux tartines d'Olida, d'un morceau de poulet de batterie, voire d'une portion de rôti de port d'origine non contrôlée, le tout arrosé d'une piquette vinaigrée.

           Par bonheur les choux de Nicole rehaussent le menu et donnent à chacun l'impression d'avoir dégusté un fabuleux festin, le plus gourmand de tous ayant certifié que les choux proposés aujourd'hui étaient bien meilleurs que ceux offerts lors de la dernière sortie mais certainement moins bons que les prochains... Chère Nicole, chère maman du club, c'est dire si tu as encore du chou sur la planche...

         A l'issue de ces agapes de vrais gaulois, la digestion débute sur le parking attenant à la salle où les plus discoureurs, bien qu'ils n'aient pas forcément quelque chose à dire, terminent la conversation entamée à table.

         Assez tardivement, repus, les deuchistes reprennent la route vers Mauvezin, pour une visite du centre ville, aux abors immédiats de la place de la Libération, coeur de la bastide, où ont été érigées les splendides halles au XIVème siècle.

         Puisque prévu au programme, Jacques tient à amener toute sa clique au lac de Saint-Cricq. Pour ce, il conduit le convoi citroênesque sur des routes que lui seul connait: un régal!, y compris sur la portion de piste qui semble mener nulle part. Malheureusement, les prévisions métorologiques se confirment: une petite pluie ne permet pas d'apprécier tout le charme de ce site aquatique. Aussi, les 2Cv n'ont guère le temps de refroidir. A l'unanimité, il est décidé, avant de se quitter de faire un arrêt à Cologne, histoire de vérifier s'il reste encore de l'eau...

          Sur la place centrale, les deuchistes ne s'éternisent pas: à cette heure chacun aspire à rejoindre ses pénates, content d'avoir passé une excellente journée.

          Lorsque le dernier groupe quitte Cologne, c'est Christiane qui ferme le convoi. Au sortir de la commune, elle se fait arrêter par un duo de jumeaux vêtus de bleu, la couleur de l'accoutrement étant assortie à celle des motos. Un peu inconsciente, Christiane pense que les gendarmes rient en dehors de la gendarmerie. Que nenni! Elle a affaire à deux renfrognés, deux malgracieux, deux disgracieux, deux acariâtres qui, tels des capitaine Haddock en colère, ont détecté, au travers de leur "télescope" qu'elle avait bien enfilé la ceinture de sécurité mais ne l'avait pas attachée.

          Gentille, Christiane essaie de parlementer, mais en vain. Les schrouffs hargneux constatent en plus que, suite à un changement de carte grise, la voiture ne possède pas les bonnes plaques d'immatriculation.

          Avec une certaine arrogance, ils lui dressent procès verbal. Montant de l'amende? 180 euros et trois points en moins pour le fils de Christiane, dont le prénom à consonnance féminine a laissé croire aux argousins que c'était celui de la conductrice. Heureusement qu'ils n'ont pas trouvé que le lave-glace était vide, que les roues ne tournaient pas à la même vitesse et que les pédales de frein et d'accélérateur étaient inversées...

          Qu'un agent de la maréchaussée fasse son travail, soit! Cependant, un peu d'indulgence ne ferait pas de mal d'autant que Christiane possédait dans son carrosse les bonnes plaques qu'elle n'avait pas eu le temps de faire monter.

           Renseignements pris les deux cafards font partie de la brigade de...... Il parait qu'ils n'auraient pas bonne presse, même auprès de leurs collègues. Aussi, n'est ce pas étonnant que, comme du côté de Brive la Gaillarde , les gens se réconcilient parfois, dès qu'il s'agit de rosser les cognes....

          Trève de plaisanterie, au delà de cet incident, il convient de souligner que la conduite en convoi ne dispense nullement du respect scrupuleux du code de la route.

           Au delà de cet incident, il convient de remercier Jacques pour le parfait déroulement de cette journée, démontrant ainsi, s'il le fallait, qu'il n'est pas absolument nécessaire de posséder "le complet-veston d'organisateur" pour mener à bien quelques heures ludiques, culturelles et aussi conviviales.

                                                                    Rédaction: J&T